Dans le cadre de sa saison du 50e anniversaire, Ballets Jazz Montréal a concocté un programme triple comprenant We Can’t Forget About What’s His Name d’Ausia Jones, présentement artiste de la compagnie, Ten Duets on a Theme of Rescue de Crystal Pite et Les Chambres des Jacques d’Aszure Barton. Ce programme du 50e anniversaire rend hommage aux racines de la compagnie mais sert également de tremplin à une nouvelle vision artistique - un équilibre entre son ADN et l’évolution de sa mission dans le prochain demi-siècle.
Tout au long de son histoire, Ballets Jazz Montréal n’a pas eu peur d’explorer de nouvelles idées et de nouvelles façons de bouger. De plus, ses danseurs et danseuses de haut niveau ont utilisé leurs personnalités distinctes pour donner vie au mouvement et aux histoires qui évoluent sur scène. Dans cette vérité, ce programme est symbolique et contient des voix qui sont capables de propulser Ballets Jazz Montréal dans le futur.
La réponse de Alexandra Damiani aux œuvres d’Aszure Barton et de Crystal Pite était un indicateur que ces artistes - dont le talent a été cultivé par Ballets Jazz Montréal au début de leur carrière chorégraphique - sont les parfaites ambassadrices de la compagnie. Innovant, sensuel, humain, complexe – les œuvres de ces chorégraphes prolifiques, qui utilisent constamment leurs voix et leurs plateformes pour explorer et repousser leurs limites, fait également avancer le milieu. Ils lancent des défis. Ils vont au-delà. Ils refusent de se contenter de la sécurité.
Afin de compléter ces deux voix artistiques établies, Damiani avait un fort désir de cultiver les talents émergents, à l’instar de la fondatrice Geneviève Salbaing. Ayant eu pour mentor William Forsythe, danseur et chorégraphe de renom, la voix chorégraphique d’Ausia Jones reflète sa génération - confiante, l’esprit vif, spontanée, informée. Son langage gestuel offre au public une autre perspective au cours de cette soirée - une perspective qui s’inspire de divers langages gestuels, du groove et du contrepoint.
La compagnie montera sur scène au cours des 50 prochaines années en emportant avec elle ces voix distinctes - des voix vivantes, qui s’adaptent, écoutent, réagissent, innovent et évoluent. C’est l’ADN des Ballets Jazz Montréal et l’ESSENCE de notre programme.
Cette œuvre sonde l’idée de l’incertitude et la façon dont elle influence les moments de connexion. Explorant les concepts du temps, de communauté, d’unité et d’isolement, cette œuvre reflète les émotions extrêmes que l’incertitude crée dans nos vies, ainsi que l’espace qu’elle laisse à la liberté et la joie. Inspirée par le talent artistique des danseurs et danseuses qui l’entourent, par la communauté que la danse sociale et les traditions familiales ont créée dans sa vie, Ausia Jones joue avec cette idée de connexion. Avec une composition originale d’Earth Boring, l’énergie de la musique anime cette pièce et nous oblige à bouger - à persévérer, à continuer, à explorer - malgré les questions et les incertitudes.
Cette œuvre propose un regard très personnel sur le thème du sauvetage entre deux personnes. Dans ces duos, dont chacun met en lumière un aspect particulier du « sauvetage », Crystal Pite aborde le corps humain avec théâtralité, humour et un langage gestuel vif. Cette œuvre acclamée par la critique, conçue pour cinq danseurs et danseuses, fait tourner chaque interprète à travers dix combinaisons de duos, examinant les intrigues emblématiques qui relient les individus. À travers une série de duos intimes, le public peut décider lui-même qui sauve qui, et de quoi.
« J’aime le mot « sauvetage ». Il capture toute une histoire en un seul mot. De la même manière, le corps peut transmettre un récit à travers les actions les plus simples. Pour moi, ce travail pour Cedar Lake a été un acte de fouille. Après avoir créé la chorégraphie, j’ai cherché dans celle-ci des images qui évoquaient spécifiquement le sauvetage. Il y en a beaucoup. Elles existent à l’intérieur de la danse comme les fragments d’une histoire non racontée. Je suppose que la présence du sauvetage dans cette oeuvre est double, car j’ai essayé de libérer et d’exposer ces images pour une brève contemplation avant de les relâcher dans la danse : sauver et conserver une image de sauvetage dans chacun des dix duos. » — Crystal Pite
Cette œuvre d’Aszure Barton a été créée et présentée en 2005. Le New York Times l’a décrite comme « un exemple rare de danse qui donne l’impression d’être sortie tout droit de l’imagination extrêmement précise du chorégraphe et d’être montée, adulte, sur scène... pleine de surprise et d’humour, d’émotion et de douleur, exprimée par un vocabulaire de danse qui prend la technique du ballet et la démonte jusqu’à la rendre presque invisible. » Les Chambres des Jacques est à la fois profondément physique, sauvage et magnifiquement humain. Aszure Barton s’intéresse aux liens profonds et à la création d’un espace axé sur le processus, où la confiance est au centre des préoccupations, où les danseurs et danseuses sont vu·e·s et encouragé·e·s à faire des choix et à se montrercomment ils·elles sont. La pièce est un exemple de ce processus et Les Chambres, plus que tout, établit un dialogue entre le chorégraphe et les artistes où cette connexion est visible. Pendant le processus de création de l’œuvre, Aszure Barton a été très inspirée par ses conversations avec les différents danseur·euse·s. En fait, le langage et la communication verbale sont devenus le véhicule par lequel le langage physique distinct a pu se manifester. C’est par le dialogue que le langage de la pièce est né.
Bonsoir à toutes et à tous,
Nous sommes ravis de vous accueillir ce soir pour le spectacle de Ballets Jazz Montréal en ouverture de notre 26e saison !
En plus d’être profondément enracinée dans son milieu d'origine, cette compagnie est une ambassadrice exceptionnelle de la danse à travers le monde, transportant avec elle l'effervescence et la passion de Montréal. Un incontournable !
Les danseurs et danseuses de Ballets Jazz Montréal sont de véritables virtuoses du mouvement. Ils maîtrisent un vaste répertoire d’œuvres créées par des chorégraphes locaux et de renommée internationale et ont mis brillamment en valeur des artistes légendaires tels que Leonard Cohen et Patrick Watson. Leur polyvalence sur scène leur permet d'exprimer une gamme d'émotions fascinante, créant une véritable magie sous nos yeux.
Ce soir vous découvrirez ESSENCE, un spectacle symbolique qui rend fièrement hommage aux racines de Ballets Jazz Montréal, tout portant une nouvelle voix artistique. Avec ce programme entièrement féminin, élaborée par Alexandra Damiani, l'empreinte inspirante d’une nouvelle direction artistique de la compagnie prend son envol.
Nous vous souhaitons un bon spectacle !
Et une belle saison de danse !
Pierre Des Marais — Directeur artistique et général Danse Danse
Danse Danse reconnaît que l’endroit où nous nous trouvons fait partie du territoire traditionnel et non cédé des Kanien’keha:ka. Nous honorons la présence continue des peuples autochtones sur le territoire Tiohtiá:ke (Montréal) qui a longtemps servi de lieu de rencontres et d’échanges entre les nations. Dans le respect des liens avec le passé, le présent et l’avenir nous remercions les peuples autochtones de nous rappeler l’importance de vivre en harmonie avec soi, avec les autres et avec la nature et nous sommes reconnaissants de pouvoir présenter des oeuvres d’art vivant à Tiohtiá:ke.
Ouvrir la 26e saison de Danse Danse est un honneur. Danser pour le public montréalais est toujours un moment privilégié. Merci.
Depuis mon arrivée en tant que directrice artistique de la compagnie à la fin 2021, j'ai tout de suite été inspirée par un nouveau programme qui, tout en rendant hommage aux racines de la compagnie, introduit celle-ci dans un nouveau chapitre. Ce calme a révélé un désir de revenir à l'essentiel. Qui sommes-nous au fond, en tant que Ballets Jazz Montréal ? C'est de là que l'essence de la compagnie dans sa forme la plus pure, à mes yeux, a émergé.
Mon premier amour est celui de la danse et des artistes de la danse, une passion que les deux femmes fondatrices de la compagnie ont instillée dès le début de Ballets Jazz Montréal en 1972. Je voulais donc, à travers cette soirée, mettre en avant la polyvalence des danseurs et danseuses de la compagnie, leur fougue, leur sensualité, leur technique et leur personnalité. Depuis toujours, l’humanité à la fois intrépide et désarmante des artistes de la troupe ont permis à la compagnie de se rapprocher de son public et à ce dernier de se reconnaître en eux.
Ma réaction viscérale au travail d'Aszure Barton et de Crystal Pite était un indicateur que ces femmes - dont le talent a été cultivé par Ballets Jazz Montréal au début de leur carrière chorégraphique - seraient en mesure de transmettre le dynamisme de Ballets Jazz Montréal. Innovant, sensuel, humain, complexe, le travail de ces chorégraphes prolifiques fait aussi avancer le milieu. Leurs œuvres nous interpellent. Elles vont au-delà et incarnent des valeurs qui m’inspirent.
Pour compléter ce triptyque, j'ai eu à cœur de cultiver le talent au sein de Ballets Jazz Montréal. Ausia Jones, danseuse de la compagnie, apporte avec elle une perspective différente qui, selon moi, complète ces voix artistiques plus établies. Son travail explore les concepts de temps, de communauté, d'unité et d'isolement, et surtout capture le regard d’une nouvelle génération.
J’espère que vous profiterez pleinement des moments de beauté et d'émotions qui parsèment la soirée, et que notre joie sans cesse renouvelée dans la danse vous anime à votre tour.
Alexandra Damiani — Directrice artistique de Ballets Jazz Montréal.
Nommée directrice artistique des Ballets Jazz Montréal au printemps 2021, Alexandra Damiani est une figure majeure au sein du milieu de la danse depuis plus de deux décennies. Durant ses 10 années avec la compagnie new-yorkaise Cedar Lake Contemporary Ballet (2005-2015), en tant que maîtresse de ballet et ensuite directrice artistique, elle a eu l’opportunité de travailler et de présenter une vaste sélection de langages chorégraphiques en danse contemporaine, par des chorégraphes de renommée internationale tels que Sidi Larbi Cherkaoui, Crystal Pite et Hofesh Schecter, pour ne nommer que ceux-là. Alexandra Damiani a également pu présenter la compagnie dans d’importantes villes et festivals internationaux, notamment à la Biennale de Lyon (France) et au Sadler’s Wells de Londres.
Alexandra Damiani apporte depuis des années son expertise au milieu du cinéma, de la télévision et de la publicité. Artiste pluridisciplinaire, elle a notamment joué le rôle de maîtresse de ballet dans le film culte Black Swan de Darren Aronofsky et elle a également travaillé avec Tanisha Scott sur la performance de Cardi B pour les BET Awards 2019. Elle est aussi passionnée par la formation des jeunes danseurs et danseuses de demain et entretient d’excellents liens avec des institutions de grandes renommées comme Jacob’s Pillow et The Juilliard School.
Originaire de la France, Alexandra Damiani a suivi une formation en danse classique au Geneva Dance Center, puis dans la capitale française avec des professeur·e·s du Ballet de l’Opéra national de Paris. Lauréate du concours de Bayonne en France, elle obtient une bourse d’études à l’école de l’Alvin Ailey American Dance Theater aux États-Unis. Elle commence sa carrière de danseuse-interprète à New York où elle danse en tant que soliste avec Donald Byrd/The Group ainsi qu’avec la compagnie Complexions, dirigée par Dwight Rhoden et Desmond Richardson. Sa carrière se poursuit à Montréal avec la compagnie RUBBERBAND, puis avec Ballets Jazz Montréal, sous la direction de Louis Robitaille (2002-2005).
Ausia est une jeune danseuse professionnelle ayant travaillé avec des grands noms de la danse. Reconnue pour ses talents de création, elle développe également sa voix chorégraphique en tant que femme afro-américaine.
Fondée en 1972 par Geneviève Salbaing, Eva Von Genscy et Eddy Toussaint, Ballets Jazz Montréal est une compagnie de répertoire de danse contemporaine qui, sous la direction artistique d’Alexandra Damiani, crée, produit et présente sur les scènes locales, nationales et internationales. Ballets Jazz Montréal engage des chorégraphes de renommée internationale pour développer leurs propres recherches et générer un répertoire qui reflète l’identité de Ballets Jazz Montréal et qui est accessible à tous les publics.
We Can't Forget About What’s His Name
Chorégraphie Ausia Jones.
Musique Jasper Gahunia, Stephen Krecklo & William Lamoureux aka Earth Boring.
Conception des éclairages Claude Plante.
Conception des costumes Anne-Marie Veevaete.
Première mondiale 6 août 2022, Saint-Sauveur, Canada.
Ten Duets On A Theme Of Rescue
Chorégraphie Crystal Pite.
Répétitrice Cindy Salgado.
Musique Solaris par Cliff Martinez.
Conception des éclairages Jim French.
Conception des costumes Linda Chow.
Première mondiale 10 janvier 2008, New York, États-Unis.
Les Chambres Des Jacques
Chorégraphie Aszure Barton.
Assistant du chorégraphe Andrew Murdock.
Musique Gilles Vigneault, Antonio Vivaldi, Les Yeux Noirs, The Cracow Klezmer Band & Alberto Iglesias.
Éclairages Daniel Ranger.
Conception des costumes Rémi Van Bochove.
Première mondiale Octobre 27, 2006, Albany, États-Unis.
Artistes interprètes : Alyssa Allen, Gustavo Barros, Yosmell Calderon Mejias, John Canfield, Diana Cedeno, Astrid Dangeard, Hannah Kate Galbraith, Shanna Irwin, Ausia Jones, Austin Lichty, Jordan Lang, Marcel Mejia, Andrew Mikhaiel, Eden Solomon