Cher public,
Quel bonheur de vous retrouver pour accueillir une compagnie qui ne laisse jamais indifférent : Peeping Tom. Vivre l’univers foisonnant des chorégraphes Gabriela Carrizo et Franck Chartier est une expérience en soi, c’est un voyage saisissant dans un monde à la fois étrange, troublant et follement créatif.
Avec Triptych, vous assisterez non pas à une, mais bien à trois œuvres en une seule et même soirée : trois univers et trois décors complètement différents — un salon plein de portes qui ne s’ouvrent pas, une cabine de bateau, un restaurant abandonné qui prend l’eau — où le réel glisse peu à peu vers l’absurde et le rêve. Le tout est porté par une mise en scène ingénieuse, avec des changements de décor qui s’opèrent à vue, comme sur un plateau de tournage. Les interprètes, quant à eux, livrent une performance d’une virtuosité vertigineuse, défiant littéralement les lois de la gravité.
Il est peu commun de voir ces trois œuvres réunies dans une même soirée. Nous sommes fiers d’être l’un des rares lieux en Amérique du Nord à pouvoir vous offrir cette chance unique.
Merci d’être là pour vivre ce moment avec nous.
Bonne découverte et bon voyage dans l’univers de Peeping Tom !
Pierre Des Marais — Directeur artistique et général de Danse Danse.
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Reconnaissance territoriale
Danse Danse reconnaît que l’endroit où nous nous trouvons fait partie du territoire traditionnel et non cédé des Kanien’keha:ka. Nous honorons la présence continue des peuples autochtones sur le territoire Tiohtiá:ke (Montréal) qui a longtemps servi de lieu de rencontres et d’échanges entre les nations. Dans le respect des liens avec le passé, le présent et l’avenir nous remercions les peuples autochtones de nous rappeler l’importance de vivre en harmonie avec soi, avec les autres et avec la nature et nous sommes reconnaissants de pouvoir présenter des oeuvres d’art vivant à Tiohtiá:ke.
TRIPTYCH
The missing door, The lost room and The hidden floor
LA MEMOIRE EN TANT QUE LABYRINTHE
La lumière sur scène s’allume et nous voilà propulsés dans l’esprit d’un homme, alors que défile le film de sa vie, ou d’autres vies que la sienne, passées ou à venir. Ainsi commence le voyage labyrinthique en trois volets de Triptych, à travers les couloirs d’un bateau. Le temps, la mémoire et la prémonition y pivotent autour des illusions, utopies et amours perdus d’un couple et de personnages aveuglés, acteurs de leur propre fiction. À chaque étape de leur quête, ils sont mis à la dérive par des forces naturelles incontrôlables.
Dans Triptych, les personnages, perdus dans le temps et dans l’espace, errent et se cherchent continuellement. Plein d’espoir, ils sont partis pour ce voyage en poursuivant un idéal, mais sont en réalité menés vers un destin incertain. Ils essaient de trouver un chemin à travers les méandres de leurs pensées et revivent leurs souvenirs ou en créent de nouvelles versions, sensibles à la distorsion. Ainsi, Triptych révèle aussi une nostalgie mélancolique du futur.
Cette quête intérieure des personnages se reflète dans la scénographie. Isolée, perdue dans le grand noir de la scène, un labyrinthe de portes absentes, de chambres perdues et d’étages dissimulés sur un bateau. La scénographie est conçue comme trois plateaux de cinéma successifs. Un triple huis clos dans lequel les personnages entrent et sortent afin de recréer vainement une nouvelle version de leur réalité illusoire.
L’aspect cinématographique est également manifeste dans le soundscape du spectacle. Celui-ci est émaillé d’effets Foley : un verre qui tombe, une porte qui claque, un coeur qui bat, un métronome, des craquements, des grincements. Ils sont autant de points d’appui tandis que les personnages sont aspirés et éjectés, pendant que le temps vibre, stagne, se fragmente ou se manifeste différemment pour chaque personnage présent.
Gabriela Carrizo et Franck Chartier ont expérimenté les changements de décor cinématographiques d’une scène à l’autre, afin que les transitions se déploient en nouvelle donnée dramaturgique. Ainsi il y a l’homme qui, après le deuxième volet, reste seul dans le grand lit, au beau milieu de l’activité des techniciens. Son chagrin se répand littéralement en une flaque de larmes, comme une Lacrimosa scénique. Dans Triptych, cette dramaturgie intermédiaire fait intimement partie du dédale dans le passé et dans l’avenir.
Dans le troisième volet de Triptych, le deuil du vieil homme a pris des proportions mythiques. Son lac de larmes devient l’océan qui empote un paquebot faisant naufrage. Pour les passagers, ce voyage utopique a viré à son contraire, des forces dystopiques ont pris le dessus.
Triptych est une version retravaillée d’un triptyque que Peeping Tom a créé pour les danseurs du Nederlands Dans Theater. Gabriela Carrizo s’est chargée de la première partie, The Missing Door. Franck Chartier a enchaîné avec les deux suivantes : The lost room et The hidden floor. Ils voulaient faire revivre ces pièces et les emmener vers le monde de Peeping Tom. Ensemble, ils retraduisent les pièces pour leurs propres danseurs. Ainsi, Triptych montre comment différents corps, idiomes de danse et méthodes de travail se fécondent et s’enchevêtrent.
Pour exacerber l’exercice, Peeping Tom a cherché pour Triptych une nouvelle équipe de performers sélectionnés spécifiquement avec les personnages en tête. Les nouveaux danseurs traceront de nouvelles lignes de mémoire, via leur propre vocabulaire physique non seulement dans Triptych mais aussi dans la compagnie.
Peeping Tom est une compagnie de danse et de théâtre belge fondée par Gabriela Carrizo (I/AR) et Franck Chartier (F). La principale marque de fabrication de Peeping Tom réside dans une esthétique hyperréaliste, soutenue par une scénographie concrète : une maison de retraite pour Vader (Père), deux caravanes résidentielles pour 32 rue Vandenbranden (2009) ou encore un salon pour Le Salon.
Concept et mise en scène Gabriela Carrizo et Franck Chartier.
Performance Konan Dayot, Fons Dhossche, Lauren Langlois, Panos Malactos / Akira Yoshida, Alejandro Moya, Eliana Stragapede, Wan-Lun Yu, Fanny Sage / Lucia Burguete Sierra.
Figurant québécois Jean Belzil-Gascon.
Assistance artistique Thomas Michaux.
Dramaturgie sonore Raphaëlle Latini.
Composition sonore et arrangements Raphaëlle Latini, Ismaël Colombani,Annalena Fröhlich, Louis-Clément DaCosta, Eurudike De Beul.
Conception lumières Tom Visser.
Conception décors Gabriela Carrizo, Justine Bougerol.
Confection costumes Seoljin Kim, Yichun Liu, Louis-Clément Da Costa.
Coordination costumes Sara van Meer, Lulu Tikvosky, Wu Bingyan (stage).
Coordination technique Gilles Roosen, Giuliana Rienzi (création), Pjotr Eijckenboom (création).
Ingénieurs techniques Bram Geldhof, Ilias Johri, Jamy Hollebeke (lumières), Tim Thielemans /J onas Castelijns / Jo Heijens (son).
Régie Clément Michaux, Kato Stevens (assistant de scène)
Production scénique Lisa Gunstone, Robin Appels.
Chargé de tournée Alina Benach Barceló.
Chargée de production Helena Casas.
Chargé de communication Daphne Giakoumakis.
Administration et Production Rhuwe Verrept.
Administratrice Veerle Mans.
Basé sur Adrift, créé avec les danseurs de NDT I: Chloe Albaret, Lydia Bustinduy, César Faria Fernandes, Fernando Hernando Magadan/Spencer Dickhaus, Anna Hermann, Anne Jung, Marne Van Opstal, Roger van der Poel, Meng-keWu, Ema Yuasa/Rena Narumi, avec assistance artistique par Louis-Clément Da Costa, Seoljin Kim et Yi-Chun Liu.
Production Peeping Tom.
Coproduction Opéra National de Paris, Opéra de Lille, Tanz Köln, Göteborg Dance and Theatre Festival, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, de Singel Anvers, GREC Festival de Barcelona, Festival Aperto / Fondazione I Teatri (Reggio Emilia), Torinodanza Festival / Teatro Stabile di Torino – Teatro Nazionale (Turin), Dampfzentrale Bern, Oriente Occidente Dance Festival (Rovereto).
Avec le soutien des autorités flamandes.
Distribution Frans Brood Productions.